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LIVRE TROISIÈME

LES SYSTÈMES
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CHAPITRE PREMIER.

Les économistes italiens.


L’Italie a devancé toutes les nations modernes dans la théorie comme dans la pratique de l’économie. Le comte Pecchio a publié une histoire consciencieuse de cette branche de la littérature italienne ; le seul défaut de son livre est d’être trop servilement fidèle à la théorie régnante et de ne pas faire convenablement ressortir les causes principales de la chute de l’industrie en Italie, savoir, le manque d’unité nationale au milieu des grandes nationalités formées à l’aide de la monarchie héréditaire, puis la domination théocratique et la destruction des libertés dans les républiques et dans les villes. S’il eût mieux étudié ces causes, la véritable tendance du Prince de Machiavel lui eût difficilement échappé ; il ne se fût pas borné à mentionner en passant cet écrivain.

C’est la remarque de Pecchio, que, dans une lettre à son ami Guichardin en 1525, Machiavel avait proposé une association de toutes les puissances italiennes contre l’étranger, et que cette lettre communiquée au pape Clément VII avait puissamment concouru à la formation de la sainte Ligue en 1526 ; c’est cette remarque qui nous a conduit à imaginer que la même pensée avait inspiré le Prince. Ayant lu nous-mêmes cet ouvrage, nous y avons trouvé tout d’abord la véri-