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Cette situation subordonnée paraît encore plus déplorable, si l’on réfléchit que, par la guerre, ces nations perdent le débouché de leurs produits agricoles et, en même temps, les moyens d’acheter les articles des fabriques étrangères. Alors on renonce à toute considération, à tout système économique : c’est le principe de la conservation, de la défense personnelle, qui commande aux nations de mettre elles-mêmes en œuvre leurs produits agricoles et de se passer des objets fabriqués de l’ennemi. On ne s’arrête plus alors aux pertes qu’entraîne ce système prohibitif, né de la guerre. Mais, quand, par de grands efforts et par de grands sacrifices, la nation agricole a, durant la guerre, mis des fabriques en activité, voilà que la concurrence de la première puissance manufacturière, surgissant avec la paix, vient détruire toutes ces créations de la nécessité. En un mot, une continuelle alternative de création et de destruction, de prospérité et de détresse, est le sort des peuples qui ne s’appliquent pas, en réalisant chez eux la division nationale des tâches et l’association des forces productives, à s’assurer les avantages de la continuité des travaux de génération en génération.


CHAPITRE XV.

l’industrie manufacturière et les stimulants à la production et à la consommation.


En société, produire, ce n’est pas seulement mettre au jour des produits proprement dits, ou de la force productive, c’est aussi exciter à la production et à la consommation, ou à la création de forces productives.

L’artiste influe par ses œuvres sur l’ennoblissement de l’esprit humain et sur la puissance productive de la société ; de plus, les jouissances de l’art supposant la possession d’objets