Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/425

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dérables sont soumises à une loi naturelle qui ressemble beaucoup à celle de la division des tâches et de l’association des forces productives, et qui consiste en ce que plusieurs générations qui se succèdent combinent, pour ainsi dire, leurs forces pour atteindre un seul et même but et partagent en quelque sorte entre elles les efforts qu’il exige.

C’est en vertu du même principe que la monarchie héréditaire a été sans comparaison plus favorable au maintien et à l’affermissement des nationalités que l’instabilité de la monarchie élective.

C’est en partie cette loi naturelle qui garantit aux nations depuis longtemps en possession d’un bon gouvernement constitutionnel, de si grands succès dans l’industrie, dans le commerce et dans la navigation.

Cette loi explique aussi à quelques égards l’influence de l’écriture alphabétique et de l’imprimerie sur les progrès du genre humain. Par l’écriture alphabétique, l’héritage des lumières et des expériences a pu se transmettre d’une génération à une autre avec bien plus de fidélité que par la tradition orale.

La connaissance de cette loi naturelle est, sans contredit, une des causes de l’établissement des castes chez les peuples de l’antiquité, et de cette institution égyptienne d’après laquelle le fils était tenu d’exercer la même industrie que son père ; avant l’invention et la propagation de l’écriture, de telles institutions ont dû paraître indispensables pour la conservation et pour le progrès des arts et des métiers.

Les corporations aussi ont pris en partie leur origine dans la même considération.

C’est principalement aux castes sacerdotales de l’antiquité, aux monastères et aux universités, que nous sommes redevables de la conservation et du perfectionnement des beaux-arts et des sciences, ainsi que de leur transmission d’une génération à une autre.

A quelle puissance et à quelle influence ne sont pas parvenus les ordres religieux, les ordres de chevalerie et le saint--