Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/422

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de même que des négociants, des manufacturiers et des agriculteurs ?

Pourquoi les pays qui avaient la balance décidément en leur faveur ont-ils toujours présenté les phénomènes contraires, et pourquoi les crises commerciales de ceux avec lesquels ils entretenaient des relations n’ont-ils réagi sur eux que momentanément ?

Pourquoi, depuis que la Russie produit elle-même la plus grande partie des articles manufacturés qu’elle consomme, la balance du commerce est-elle décidément et constamment en sa faveur ? D’où vient que depuis lors on n’y entend plus parler de convulsions économiques et que la prospérité de cet empire s’est accrue d’année en année ?

D’où vient qu’aux États-Unis les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets ?

Pourquoi, lorsque l’acte de compromis eut provoqué une grande importation de produits fabriqués aux États-Unis, la balance du commerce leur a-t-elle été, pendant une suite d’années, si remarquablement défavorable, et pourquoi s’en est-il suivi des convulsions si fortes et si prolongées dans leur économie intérieure ?

Pourquoi en ce moment les États-Unis se voient-ils tellement encombrés de produits bruts de toute sorte, coton, tabac, bétail, céréales, etc. que les prix ont partout baissé de moitié, et pourquoi néanmoins sont-ils hors d’état de rétablir l’équilibre entre leurs exportations et leurs importations, d’éteindre leur dette envers l’Angleterre et de rétablir sur des bases solides leur système de crédit ?

S’il n’y a point de balance de commerce, on s’il importe peu qu’elle soit pour ou contre nous, s’il est indifférent de voir sortir en grande ou en petite quantité les métaux précieux du pays, pourquoi l’Angleterre, lors d’une mauvaise récolte, le seul cas où elle ait la balance contre elle, compare-t-elle avec inquiétude et tremblement ses exportations avec ses importations ? D’où vient qu’elle compte alors chaque once d’or ou d’argent qu’elle importe, ou qu’elle exporte, et que sa banque