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n’ont à offrir à ceux de la zone torride que des choses que ceux-ci produisent déjà eux-mêmes ou qu’ils ne peuvent mettre en œuvre, savoir des matières brutes et des denrées alimentaires ; dès lors il ne peut être question de relations directes, ni, par conséquent, de navigation entre eux et ces derniers pays. Leur consommation en denrées coloniales doit se restreindre aux quantités qu’ils peuvent acheter avec leurs produits agricoles et avec leurs matières brutes aux nations manufacturières et commerçantes ; ils n’obtiennent donc ces articles que de seconde main. Mais, dans les relations entre une nation agricole et une nation manufacturière et commerçante, celle-ci prendra toujours aux transports maritimes la plus forte part, n’eût-elle pas le moyen de s’attribuer la part du lion au moyen de lois de navigation.

Indépendamment du commerce intérieur et du commerce international, la pêche maritime occupe un grand nombre de bâtiments ; mais, en général, la nation agricole reste étrangère ou à peu près à cette branche d’industrie, par la raison qu’une forte demande de produits de la mer ne peut pas naître chez elle et que les pays manufacturiers, dans l’intérêt de leurs forces navales, ont l’habitude de réserver leur marché à leurs pêcheurs.

C’est dans la marine du commerce que la flotte recrute ses matelots et ses pilotes, et l’expérience a partout enseigné qu’on ne forme pas de bons marins comme des troupes de terre, que leur éducation se fait dans le cabotage, dans la navigation internationale et dans la grande pêche. Aussi la puissance navale est-elle chez tous les peuples au même point que ces industries maritimes, par conséquent à peu près nulle dans un pays purement agricole.

Le couronnement de l’industrie manufacturière, du commerce intérieur et extérieur qu’elles créent, d’un cabotage actif, d’une importante navigation au long cours et de grandes pêcheries maritimes, d’une puissance navale respectable enfin, ce sont les colonies.

La métropole approvisionne la colonie d’objets manufac-