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dent dans la voie de la sécurité et de l’ordre, de la civilisation et de la prospérité ; elles demandent avant tout qu’on leur apporte des objets manufacturés, et qu’on prenne en retour les denrées de leur climat.

On le voit, il y a là pour toutes les régions de l’Europe et de l’Amérique du Nord appelées à être manufacturières un assez vaste champ pour faire prospérer leurs fabriques, pour accroître leur consommation en produits de la zone torride et pour développer dans la même proportion leurs relations directes avec les pays de cette zone.


CHAPITRE XII.

l’industrie manufacturière et la navigation marchande, la marine militaire et la colonisation.


Les manufactures, bases d’un grand commerce intérieur et extérieur, sont aussi la condition essentielle d’une navigation considérable. Le commerce intérieur ayant surtout pour objet d’approvisionner les manufacturiers en combustibles et en matériaux de construction, en matières brutes et en denrées alimentaires, la navigation des côtes et des fleuves ne saurait prospérer dans un État purement agriculteur. Or, le cabotage est la pépinière des matelots et des capitaines, et l’école de la construction navale ; l’élément principal de la grande navigation manque donc au pays agricole.

Ainsi que nous l’avons montré dans le chapitre précédent, le commerce international consiste principalement dans l’échange d’objets manufacturés contre des matières brutes et des produits naturels et, particulièrement, contre les produits de la zone torride. Mais les pays agricoles de la zone tempérée