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facturés profite sous plus d’un rapport aux forces productives des pays de la zone tempérée. Ces articles, par exemple le sucre, le café, le thé, le tabac, servent en partie comme stimulants à la production agricole et manufacturière, en partie comme moyens d’alimentation ; la fabrication des objets nécessaires pour solder les denrées coloniales donne de l’occupation à un plus grand nombre de bras ; les travaux manufacturiers peuvent être exécutés sur une plus grande échelle, partant avec plus d’avantage ; plus de navires, plus de marins et plus de négociants trouvent de l’emploi ; et, la population croissant par ces causes diverses, la demande des produits de l’agriculture du pays s’accroit aussi dans une proportion énorme.

C’est cette corrélation entre l’industrie manufacturière de la zone tempérée et la production de la zone torride qui fait que les Anglais consomment moyennement deux ou trois fois plus de denrées coloniales que les Français, trois ou quatre fois plus que les Allemands, cinq ou dix fois plus que les Polonais.

On peut juger de l’extension dont la production coloniale est susceptible par un calcul approximatif de la superficie qu’emploie aujourd’hui la culture des denrées coloniales qui entrent aujourd’hui dans le commerce.

Si nous estimons la consommation actuelle du coton à 10 millions de quintaux (environ 500 millions de kilog.)[1] et le produit d’un acre de terre (0 hectare 404.671) seulement à 8 quintaux (406 kilog.), nous trouvons que cette production ne demande pas plus de 1 million 1/4 d’acres (environ 500.000 hectares)[2]. Les quantités de sucre qui

  1. Le quintal anglais = 50 kilog. 797.
  2. La puissance productive des différentes plantations de coton est extrêmement inégale ; elle varie depuis deux ou trois quintaux par acre jusqu’à huit ou dix, Récemment, dans l’Amérique du Nord, on a découvert une espèce de colon, qui, sur la terre la plus fertile, rapporterait quinze quintaux par acre, Au reste, une moyenne de huit quintaux par acre nous paraît à nous même un peu élevée. En revanche, notre moyenne de dix quintaux pour le sucre est beaucoup trop faible, attendu que des terres ordinaires, dans une récolte médiocre, produisent entre dix et vingt quintaux. Mais, que