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com- intermédiaire tel que celui que possédait la Hanse. Dans tous les cas, ce commerce est si précaire de sa nature, qu’il mérite à peine d’être cité à côté de celui qui a pour base la production propre du pays.

Les objets les plus importants du commerce intérieur sont les denrées alimentaires, le sel, les combustibles, les matériaux de construction, les étoffes, puis les outils et instruments de l’agriculture et de l’industrie manufacturière, et les produits bruts des champs et des mines qui servent de matières premières aux fabriques. Dans un pays où l’industrie manufacturière est parvenue à un haut point de perfection, ce commerce intérieur est incomparablement plus considérable que dans une contrée purement agricole. Dans cette dernière, l’agriculteur réduit à peu près sa consommation à sa production particulière. Faute d’une demande active de produits de diverses espèces ainsi que de voies de communication, il est obligé de produire lui-même toutes les choses dont il a besoin, quelle que soit la nature spéciale de son fonds de terre ; faute de moyens d’échange, lui-même fabrique la plupart des objets manufacturés qui lui sont nécessaires. Les combustibles, les matériaux de construction, les denrées alimentaires et les minéraux n’ont, en l’absence de routes commodes, qu’un marché fort borné, et ne peuvent être exportés à de grandes distances. Avec ce marché limité, avec cette demande restreinte des produits agricoles, il n’y a point de stimulant à l’épargne et à la formation du capital. Aussi, dans ces pays purement agricoles, le capital consacré au commerce intérieur est-il presque nul ; aussi tous les produits, exposés aux vicissitudes de la température, y présentent-ils des fluctuations de prix extraordinaires ; aussi la cherté et la famine y sont-ils d’autant plus craindre que la nation est adonnée plus exclusivement à l’agriculture.

C’est le développement des manufactures indigènes, les voies de communication perfectionnées que celles-ci provoquent et l’accroissement de la population qui font naître le commerce intérieur ; il devient alors dix ou vingt fois plus