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besoin de culture et d’instruction à l’aide d’écrits et d’exposés, éprouvé par un grand nombre de personnes appelées à appliquer les résultats des recherches scientifiques, décide des talents spéciaux à se vouer à l’enseignement et à la profession d’écrivain. La concurrence de ces talents, jointe à une forte demande de leurs services, provoque une division et une combinaison des travaux scientifiques, qui exercent l’influence la plus heureuse non-seulement sur le développement des sciences, mais sur le perfectionnement des beaux-arts et des arts industriels. Les effets de ces perfectionnements s’étendent bientôt jusqu’à l’agriculture. Nulle part on ne trouve de machines ni d’instruments agricoles plus parfaits, nulle part l’agriculture des champs n’est pratiquée avec autant d’intelligence que dans les pays où fleurit l’industrie manufacturière. Sous l’influence de celle-ci l’agriculture devient une industrie, un art, une science.

L’union des sciences avec les arts industriels a créé cette grande force physique qui, pour les sociétés modernes, remplace au décuple le travail des esclaves de l’antiquité, et qui est appelée a exercer une si profonde influence sur la condition des masses, sur la civilisation des pays barbares, sur l’assainissement des pays inhabités et sur la puissance des nations d’ancienne culture, la force des machines.

La nation manufacturière a cent fois plus d’occasions d’employer des machines que la nation purement agricole. Un homme impotent peut, en dirigeant une machine à vapeur, produire cent fois plus que l’homme le plus robuste avec son bras.

La force des machines jointe aux voies de transport perfectionnées des temps modernes procure au pays manufacturier une supériorité immense sur le pays purement agriculteur. Il est évident que les canaux, les chemins de fer et la navigation à vapeur ne doivent leur existence qu’à l’industrie manufacturière et ne peuvent s’étendre que par elle sur toute la surface du territoire. Le pays purement agriculteur, où chacun produit la plus grande partie des objets qui lui sont nécessaires