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ce que sont actuellement les États méridionaux de l’Union américaine ; qu’on songe que l’ordre et les lois, le travail et l’intelligence s’étendront peu à peu sur l’Amérique du Sud de Panama au cap Horn, puis sur toute l’étendue de l’Afrique et de l’Asie, et augmenteront partout la production et l’excédant des produits, et l’on comprendra sans peine qu’il y a là, pour l’écoulement des objets manufacturés, un champ ouvert à plus d’une nation. Si l’on calcule la superficie des terrains employés actuellement à la production des denrées coloniales et qu’on la compare à celle que la nature y a rendue propre, on trouve qu’on a utilisé à peine le quinzième de cette dernière.

Comment l’Angleterre pourrait-elle s’attribuer l’approvisionnement exclusif en produits manufacturés de tous les pays producteurs de denrées coloniales, lorsque les envois des Indes orientales pourraient seuls suffire à ses besoins en produits de la zone torride ? Comment l’Angleterre peut-elle espérer pour ses manufactures un débouché dans des pays dont elle ne peut prendre les denrées en retour de ses articles ? Et comment une vaste demande de denrées coloniales pourrait-elle naître sur le continent européen, si le continent, par sa production manufacturière, n’est pas mis en état de solder et de consommer ces denrées ?

Il est donc évident que la compression des fabriques du continent peut bien arrêter le continent dans son essor, mais non augmenter la prospérité de l’Angleterre.

Il est évident encore qu’aujourd’hui et pour un long avenir les pays de la zone torride offrent de suffisants éléments d’échange à tous les peuples qui ont une vocation manufacturière.

Il est évident, enfin, qu’un monopole manufacturier, tel que celui qui résulterait aujourd’hui de la libre admission des produits fabriqués anglais sur le continent de l’Europe et sur celui de l’Amérique du Nord, n’est, à aucun égard, plus avantageux au genre humain que le système protecteur qui tend

    tation des mines d’or est appelée à hâter la communication des deux Océans à travers l’isthme, et par suite la civilisation de la côte occidentale du continent américain. (H. R.)