Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sions d’échange, partant nul besoin de communications dispendieuses.

Remarquez comment l’accroissement des forces productives, conséquence de la séparation des opérations industrielles et de la combinaison des forces individuelles, commence par la fabrique et s’étend jusqu’à l’association nationale. La fabrique est d’autant plus prospère que les tâches y sont plus divisées, que les ouvriers y sont plus intimement unis et que la coopération de chacun est plus assurée. La force productive de chaque fabrique est d’autant plus grande que l’ensemble de l’industrie manufacturière du pays est plus développé dans toutes ses ramifications, et qu’elle-même est plus étroitement rattachée aux autres branches de fabrication. La force productive agricole est aussi d’autant plus grande que l’agriculture est plus étroitement unie par des relations à la fois locales, commerciales et politiques à une industrie manufacturière perfectionnée dans toutes ses branches. À mesure que l’industrie manufacturière se développe, le partage des opérations et la combinaison des forces productives se dessinent dans l’agriculture, et elles s’élèvent au plus haut degré de perfection. La nation la mieux pourvue de forces productives, et par conséquent la plus riche, sera celle qui, sur son territoire, aura porté les fabrications de toute espèce au plus haut point d’avancement, et dont l’agriculture pourra fournir à la population des fabriques la majeure partie des denrées alimentaires et des matières brutes dont elle a besoin.

Retournons maintenant l’argument. Une nation qui n’exerce que l’agriculture et les arts les plus indispensables, manque de la première et de la principale division des tâches entre ses citoyens, et de la moitié la plus importante de ses forces productives ; elle manque même d’une utile division dans les opérations des branches particulières de l’agriculture. Une nation aussi incomplète n’est pas seulement moitié moins productive qu’une nation complète ; avec un territoire de même étendue ou d’une étendue beaucoup plus considérable, avec une population égale ou même plus nombreuse, sa puissance productive