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toutes les nations du globe, et l’imagination la plus vive ne saurait se figurer la somme de bien-être et de jouissance qu’elle procurerait au genre humain[1].

Incontestablement l’idée d’une confédération de tous les peuples et de la paix perpétuelle est enseignée à la fois par la raison et par la religion[2]. Si le duel entre individus est déraisonnable, combien le duel entre nations ne l’est-il pas davantage ? Les preuves que l’économie sociale puise dans l’histoire de la civilisation en faveur de l’association de tous les hommes sous le régime du droit, sont peut-être celles qui frappent le plus une saine intelligence. L’histoire enseigne que là où les individus vivent à l’état de guerre, le bien-être

    l’Irlande n’ont pas tous, on le reconnaît également, le libre échange pour origine, mais ils sont en très-grande partie son ouvrage, c’est ce qui ressort de la situation économique du pays. Il n’y a pas de pays civilisé où les occupations soient moins variées. L’Irlande n’est qu’une ferme de l’Angleterre, cultivée pour les convenances du commerce avec celle-ci, et non dans l’intérêt de sa propre population. Elle est bornée à l’agriculture, et cette agriculture est bornée elle-même à la consommation de la Grande-Bretagne. Aussi, sur une terre des plus fertiles, les habitants, en nombre toujours croissant, n’ont-ils pu gagner de quoi se nourrir, et quand la pomme de terre, leur principal aliment, est devenue malade, plus d’un million d’individus a été emporté par la famine. — Je crois de même qu’aux États-Unis, le Midi a énormément souffert, et le Nord énormément profité du libre échange résultant de l’unité douanière. (S. Colwell.)

  1. Nous ne pouvons adopter une telle opinion. Si toutes les nations étaient également capables de supporter la concurrence, on verrait surgir une rivalité universelle et destructrice, alors la protection s’universaliserait, ou les travailleurs supporteraient de grands maux. (S. Colwell.)
      — Le commentateur américain perd de vue que l’association commerciale universelle dont il s’agit suppose l’établissement préalable d’une harmonie industrielle du globe, excluant les effets désastreux qu’il redoute. Ce n’est là sans doute qu’un idéal, qu’un rêve étranger à la science. La science peut du moins constater un développement progressif des relations commerciales en même temps que de la division du travail entre les différentes nations. (H. R.)
  2. La religion chrétienne prescrit la paix perpétuelle ; mais, avant que la prophétie : « il y aura un seul berger et un seul troupeau » ne s’accomplisse, la maxime, vraie en elle-même, des quakers sera difficile à pratiquer. Il n’y a pas de meilleure preuve de la divinité du christianisme que de voir ses enseignements et ses prophéties dans un parfait accord avec les exigences de la prospérité matérielle comme du développement moral du genre humain.