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LIVRE DEUXIÈME

LA THÉORIE
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CHAPITRE PREMIER

l’économie politique et l’économie cosmopolite


Avant Quesnay et les économistes français, il n’y avait qu’une pratique de l’économie politique exercée par l’administration. Les administrateurs et les écrivains qui traitaient des matières administratives s’occupaient exclusivement de l’agriculture, des manufactures, du commerce et de la navigation du pays auquel ils appartenaient, sans analyser les causes de la richesse, sans s’élever jusqu’à l’étude des intérêts de l’humanité.

Quesnay, qui conçut l’idée de la liberté universelle du commerce, étendit le premier ses recherches au genre humain tout entier, sans tenir compte de l’idée de nation. Son ouvrage a pour titre Physiocratie, ou du gouvernement le plus avantageux au genre humain[1]; il veut qu’on se représente les marchands de tous les pays comme formant une seule république commerçante[2]. Evidemment Quesnay traite de l’éco-

  1. Les principaux ouvrages de Quesnay ont été, réunis sous ce titre, non point par Quesnay lui-même, mais par Dupont de Nemours, son disciple. Du reste, le chef de l’école physiocratique a plusieurs fois employé cette expression : l’ordre le plus avantageux au genre humain. (H. R.)
  2. Quesnay admet, en effet, une république commerciale universelle, mais, en même temps, des nations à côté d’elle. Voici ce qu’on lit dans les Observations qui suivent son Tableau économique : « un royaume agricole et commerçant réunit deux nations distinctes l’une de l’autre l’une forme la