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menter leurs débouchés, livrent leurs marchandises à crédit et poussent à la consommation. C’est comme une avance sur la prochaine récolte. Or, si la récolte est insuffisante, de telle sorte que sa valeur reste au-dessous de celle des consommations antérieures, ou si elle est trop abondante, et que les produits faiblement demandés ne se vendent qu’à vil prix, si en même temps le marché demeure encombré d’articles des fabriques étrangères, cette disproportion entre les moyens de payer et les consommations antérieures, comme entre l’offre et la demande des produits agricoles et des produits fabriqués, donne naissance à la crise commerciale. Cette crise est accrue, aggravée, mais elle n’est pas produite par les opérations des banques de l’étranger et du pays. Nous donnerons dans un chapitre ultérieur des explications à ce sujet.


CHAPITRE X.

les leçons de l’histoire.


En tout temps et en tout lieu l’intelligence, la moralité et l’activité des citoyens se sont réglées sur la prospérité du pays, et la richesse a augmenté ou décru avec ces qualités ; mais nulle part le travail et l’économie, l’esprit d’invention et l’esprit d’entreprise des individus n’ont rien fait de grand là où la liberté civile, les institutions et les lois, l’administration et la politique extérieure, et surtout l’unité et la puissance nationale, ne leur ont pas prêté appui.

Partout l’histoire nous montre une énergique action des forces sociales et des forces individuelles les unes sur les autres. Dans les villes italiennes et dans les villes anséatiques, en Hollande et en Angleterre, en France et en Amérique, nous voyons les forces productives et par conséquent les richesses des individus augmenter avec la liberté, avec le perfectionne-