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Mais le système commercial de la Russie ne remonte qu’à 1821.

Déjà, sans doute, sous Catherine II, les avantages offerts aux ouvriers et aux fabricants étrangers avaient fait faire quelques progrès aux métiers et aux fabriques ; mais la nation était encore trop arriérée dans la culture pour avoir pu dépasser les premiers rudiments dans la fabrication de la toile, du fer, de la verrerie, etc. et, en général, dans ces branches de travail pour lesquelles le pays était particulièrement favorisé par ses richesses agricoles et minérales.

De plus grands progrès dans les manufactures n’étaient pas, du reste, conformes alors à l’intérêt économique du pays. Si l’étranger avait reçu en paiement les denrées alimentaires, les matières brutes et les produits fabriqués communs que la Russie était en mesure de fournir, s’il n’y avait point eu de guerres ni de complications extérieures, la Russie aurait eu, longtemps encore, plus d’avantage à continuer ses relations avec des pays plus avancés qu’elle ; sa culture générale aurait été plus développée par ces relations que par le système manufacturier. Mais les guerres, le blocus continental et les mesures restrictives des nations étrangères contraignirent cet empire à chercher son salut dans d’autres voies que celle de l’exportation des matières brutes et de l’importation des produits fabriqués. Ces événements interrompirent les anciennes relations maritimes de la Russie. Le commerce par terre avec l’ouest du continent ne pouvait pas la dédommager de cette perte. Elle se vit en conséquence obligée de mettre elle-même en œuvre ses matières brutes.

Après le rétablissement de la paix générale, on voulut revenir aux anciens errements. Le gouvernement, le czar lui-même avaient du penchant pour la liberté du commerce. Les écrits de M. Storch ne faisaient pas moins autorité en Russie que ceux de M. Say en Allemagne. On ne se laissa pas même effrayer par le premier choc que les fabriques indigènes, créées durant le système continental, eurent à supporter de la part de la concurrence anglaise. Ce premier choc une fois