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s’engagèrent à concourir au but commun de tous leurs moyens. La ville de Nuremberg fut choisie pour centre de l’association, et autorisée à nommer un comité central, chargé de diriger les affaires avec l’aide d’un agent, fonction à laquelle l’auteur de cet écrit fut appelé. Une feuille hebdomadaire, intitulée Organe du commerce et des fabriques de l’Allemagne, (Organ des deutschen Handels-und Fabricantenstandes), publia les débats et les mesures du comité central, ainsi que les idées, propositions, mémoires et notices statistiques concernant le but de l’association. Chaque année une assemblée générale se tenait à la foire de Francfort pour entendre le rapport du comité.

Après que l’association eut adressé à la Diète germanique une pétition où la nécessité et l’utilité des mesures proposées par elle étaient établies[1], le comité central entra en activité à Nuremberg. Il envoya aussitôt une députation à toutes les cours allemandes, puis au congrès ministériel de Vienne en 1820. Un résultat fut obtenu à ce congrès, c’est que plusieurs États moyens et petits convinrent de tenir à ce sujet un congrès particulier à Darmstadt. Les débats qui eurent lieu dans cette dernière assemblée conduisirent d’abord à une association entre le Wurtemberg et la Bavière, puis à l’union de quelques États allemands avec la Prusse, puis à celle des États du centre de l’Allemagne, puis enfin, et, principalement grâce aux efforts du baron de Cotta, à la fusion de ces trois confédérations douanières ; de telle sorte que, à l’excep-

  1. Le rapport d’une section de la Société de Hambourg pour l’avancement des arts, rédigé par MM. Wurm et Muller, et publié en 1841 sous le titre de Mission des villes anséatiques vis-à-vis de l’Association allemande (die Aufgabe der Hansestaedte gegenuber der deutschen Zollverein), a donné la substance de cette pétition composée par List, et en a reproduit quelques passages. Elle tendait à la suppression des barrières intérieures et à l’établissement d’un système de douane vis-à-vis de l’étranger basé sur le principe de rétorsion jusqu’à ce que le principe de la liberté du commerce eût été reconnu en Europe. Il est digne de remarque que, sous l’influence des mécontentements produits dans les petits États par le nouveau tarif prussien, elle combattait avec énergie l’erreur des hommes d’État qui croyaient pouvoir stimuler l’industrie nationale au moyen de droits de douane. (H. R.)