Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Flandre et le Brabant, dans des circonstances toutes différentes, parvinrent de bonne heure à un haut degré de liberté et de prospérité.

Les cités allemandes fleurirent, en dépit de ces obstacles, sur la mer Baltique et sur la mer du Nord, à l’aide de la pêche, de la navigation et du commerce intermédiaire par la voie de mer ; dans la haute Allemagne et au pied des Alpes, sous l’influence de l’Italie et de la Grèce, et au moyen du commerce intermédiaire par la voie de terre ; aux bords du Rhin, de l’Elbe et du Danube, par la culture de la vigne et le commerce du vin, par la rare fertilité du sol et par la navigation fluviale, qui, au moyen âge, où les routes de terre étaient si mauvaises et si peu sûres, avait plus d’importance que de nos jours.

Cette diversité d’origine explique la diversité des associations entre les villes allemandes, sous les noms d’Anséatique, de Rhénane, de Souabe, de Hollandaise et d’Helvétique.

Fortes pendant quelque temps par l’esprit de liberté qui les animait au début, il manquait à ces associations la garantie de la durée, le principe d’unité, le ciment. Séparées les unes des autres par les possessions de la noblesse et par la population serve des campagnes, leur union devait se rompre tôt ou tard par l’effet du développement successif et de la richesse croissante de la population rurale, au sein de laquelle l’autorité des princes maintenait l’unité. En contribuant, suivant la nature des choses, à la prospérité de l’agriculture, les villes travaillèrent à leur propre ruine, pour n’avoir su s’adjoindre ni la population rurale ni la noblesse. Il leur eût fallu pour cela plus d’intelligence et plus de lumières ; mais leurs vues politiques dépassaient rarement leur enceinte.

Deux de ces ligues seulement ont réalisé cette fusion, non par réflexion toutefois, mais à la faveur et sous la loi des circonstances ; ce sont la Confédération Suisse et les sept Provinces Unies, et elles subsistent encore aujourd’hui. La Confédération Suisse n’est pas autre chose qu’une agglomération