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des droits d’entrée d’après la valeur l’a particulièrement servie ; aussi l’a-t-on vue récemment s’évertuer à discréditer le système des droits au poids établi par la Prusse.


CHAPITRE VI.

les français.


La France, elle aussi, avait conservé des débris de la civilisation romaine. Sous l’influence des Germains, qui n’aimaient que la chasse, et qui ramenèrent à l’état de bois et de bruyères beaucoup de champs depuis longtemps cultivés, ils disparurent en majeure partie. C’est aux monastères, qui dans la suite devinrent un si grand obstacle à la civilisation, que la France, de même que le reste de l’Europe, doit la meilleure part de ses progrès dans l’agriculture durant le moyen âge. Les habitants de ces demeures n’entretenaient point de querelles comme la noblesse, ils n’accablaient point leurs vassaux de services militaires, leurs champs et leur bétail étaient moins exposés au pillage et à la destruction. Les ecclésiastiques aimaient à bien vivre, ils haïssaient la guerre, et ils cherchaient à acquérir de la considération en soutenant les nécessiteux. De là le proverbe : « Il fait bon habiter sous la crosse. »

Les croisades, la fondation par saint Louis des communes et des corporations, et le voisinage de l’Italie et de la Flandre aidèrent de bonne heure au développement des arts et des métiers en France. Dès le quatorzième siècle, la Normandie et la Bretagne fournissaient des étoffes de laine et de lin pour la consommation intérieure et pour l’exportation en Angleterre. À la même époque, les envois de vin et de sel, principalement par l’intermédiaire des Anséates, étaient considéra-