Page:List - Système national d'économie politique, trad Richelot, 2è édition, 1857.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il est étrange qu’Adam Smith, avec cette intelligence si nette des causes secondaires qui avaient amené la chute de la Hanse, n’ait pas eu l’idée d’en rechercher les causes premières. Il n’avait pas besoin pour cela de s’enquérir où étaient situées celles des Villes Anséatiques qui ont disparu, et quelles cités désignent les noms latins des obscures chroniques. Il n’avait pas même besoin de feuilleter ces chroniques. Ses compatriotes Anderson, King, et Hume suffisaient pour l’édifier à ce sujet.

Mais comment et pourquoi un esprit si pénétrant s’est-il abstenu de cette intéressante et féconde investigation ? C’est, nous ne voyons pas d’autre motif, qu’elle eût abouti à un résultat peu propre à confirmer son principe de la liberté absolue du commerce. Il n’eût pas manqué de reconnaître, qu’après que le libre échange avec les Anséates eut arraché l’agriculture anglaise à la barbarie, la politique restrictive adoptée ensuite par l’Angleterre l’avait conduite, aux dépens des Anséates, des Belges et des Hollandais, à la suprématie manufacturière et commerciale.

Ces faits, il paraît qu’Adam Smith ne voulut ni les savoir, ni les admettre. Ils étaient apparemment de ces faits importuns dont J.-B. Say avoue qu’ils s’étaient montrés rebelles à son système.


CHAPITRE III.

les flamands et les hollandais.


Le génie et les mœurs, l’origine et le langage des habitants, de même que les relations politiques et la situation géographique, rattachaient la Hollande, la Flandre et le Brabant à l’empire d’Allemagne. Déjà ces provinces avaient dû se ressentir dans leur culture du fréquent séjour de Charle-