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l’invitation du roi, ce comptoir si connu sous le nom de Stalhoff (cour d’acier), qui, au commencement, exerça tant d’influence sur le développement de la culture et de l’industrie en Angleterre, mais qui y excita bientôt une jalousie nationale si ardente, et, dans les 375 ans qui s’écoulèrent depuis sa naissance jusqu’à sa dissolution, donna lieu à de si vifs et à de si longs débats.

L’Angleterre était alors pour les Anséates ce que la Pologne fut plus tard pour la Hollande, et l’Allemagne pour les Anglais ; elle leur fournissait des laines, de l’étain, des peaux, du beurre et d’autres produits de ses mines et de son agriculture ; elle recevait d’eux en échange des articles manufacturés. Les matières brutes que les Anséates avaient achetées en Angleterre et dans les autres royaumes du Nord étaient portées par eux dans leur établissement de Bruges fondé en 1252, et échangées contre les draps et les autres objets fabriqués de la Belgique et contre les divers produits de l’Orient arrivés d’Italie, qu’ils distribuaient dans les pays situés autour de la mer du Nord.

Un troisième comptoir, créé à Novogorod, en Russie, dans l’année 1272, faisait le commerce des pelleteries, du lin, du chanvre et d’autres matières brutes en échange de produits manufacturés.

Un quatrième, établi en 1278 à Bergen en Norwége, se livrait principalement à la pêche et au commerce de l’huile et des poissons[1].

L’expérience de tous les pays et de tous les temps enseigne que, tant qu’un peuple est à l’état barbare, un commerce entièrement libre, qui écoule les produits de sa chasse, de ses pâturages, de ses forêts et de ses champs, ses matières brutes de toute espèce en un mot, et lui fournit des vêtements, des outils, des meubles plus parfaits, et le grand instrument des échanges, les métaux précieux, lui procure d’immenses avantages ; ce qui fait qu’il l’accueille avec joie dans le commen-

  1. Sartorius, Histoire de la Hanse.