Page:Lissagaray - Jacques Bonhomme, Armand Le Chevalier, 1870.djvu/87

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il lutta ; pendant trois jours, 27, 28, 29 juillet 1830, il arrosa de son sang le pavé de Paris.

Il vainquit, et, selon l’usage, l’aristocratie bourgeoise escamota la victoire. Un Bourbon se trouvait sous sa main, Louis-Philippe d’Orléans. La bourgeoisie se cramponna à lui, l’adopta, mit la couronne sur sa tête, et, pendant dix-huit années, gouverna sous son nom. On vit alors des chambres élues par quelques milliers de riches, peuplée de fonctionnaires qui votaient un budget par eux-mêmes dévoré ; on vit des hommes, hypocrites austères dans leur vie privée, ériger la corruption et la vénalité en système de gouvernement, et la France, ce soldat chevaleresque du droit et de l’idée, reçut d’eux ce mot d’ordre cynique : Enrichissez-vous.

Pendant que, dociles à cette consigne, les détenteurs du capital, exploitaient sans vergogne, pressuraient sans pitié le prolétaire, entièrement à leur merci, un travail mystérieux s’accomplissait dans les esprits.

Trois fois vaincu ou trompé, le Jacques des villes se prit à réfléchir.