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GULLIVER


Mais tu votes, donc tu es libre, disent-ils.

Écoute, Jacques Bonhomme, quelle est ta liberté.

Un certain Gulliver, jeté par la tempête dans une île lointaine, se coucha sur le rivage et s’endormit. À son réveil, ses bras, ses mains, ses pieds, ses jambes, sa tête, tout son corps et tous ses membres étaient fixés au sol par une multitude de liens gros tout au plus comme des cheveux, mais innombrables. Il vit en même temps une fourmilière de créatures humaines, hautes d’un demi-pied, les unes occupées à planter en terre des pieux, autour desquels elles enroulaient les petits câbles, pendant que d’autres, établies sur son corps, assujettissaient les extrémités opposées aux boutons de ses vêtements. Gulliver essaya de rompre ces attaches.