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« faire un appel légal à la nation. » Plus bas on lit : « Tout rassemblement sera dissous par la force SANS SOMMATION. Tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main SERA FUSILLÉ. »

Des troupes préparées de longue main, visitées, caressées par Louis-Napoléon Bonaparte, cernent Paris, campent sur les places. Des canons sont amenés sur tous les points importants. Des officiers recrutés avec soin parmi les chenapans les plus déterminés de l’armée d’Afrique, attendent à la tête des bataillons, l’œil brillant, la consigne au bout du sabre.

La première impression de Paris devant cette monstrueuse violation de toutes les lois humaines fut d’abord l’étonnement. On ne doutait pas qu’une aussi criminelle tentative ne succombât sous son propre effort. La foule remplissait les rues, les boulevards, sans armes, curieuse, narguant de ses plaisanteries ces préparatifs provocateurs.

Cependant quelques représentants républicains échappés aux recherches de la police, se réunissent, se concertent, s’efforcent de provoquer la résistance. Le 3 décembre une barricade