L’art de se réunir dans des villes distingua, dès le premier âge du monde, les hommes, tout grossiers qu’ils étaient alors, du reste des animaux. Ce fut l’utilité commune attachée à cette réunion qui donna le nom à ce qu’on appelle république. Aussi, les plus puissantes nations, les plus grands rois, n’ont-ils rien trouvé de plus glorieux que de fonder des villes ou de les augmenter, puisque, dans l’un ou l’autre, cas, ils ont affecté de faire porter leurs noms à ces villes. Que vous l’emportez de beaucoup sur ces princes ! Qu’est-ce en effet qu’une ou deux villes que chacun d’eux a fondées ou embellies, en comparaison du nombre infini de celles dont vous avez porté la perfection à un degré plus digne d’un dieu que d’un homme ? Puisque vous surpassez tous vos prédécesseurs en prudence, en bonheur, en tempérance, en bonté, en amour pour les arts, comment ne goûterions-nous pas la félicité de vivre sous un empire où nous possédons tout ce que nos ancêtres ont pu désirer, tout ce que notre postérité pourra prétendre ? C’est donc l’univers entier qu’il faut féliciter du plus grand bien que l’esprit humain puisse demander, et que puisse accorder la bonté divine ; mais c’est aux Romains en particulier à sentir tout l’avantage des fortifications dont vous avez affermi leur empire, eux, qui ne seraient jamais devenus les maîtres du monde s’ils ne se fussent obstinés à la défense du Capitole, d’où dépendait leur propre conservation. Dans cet esprit, je vais leur rappeler par vos ordres grand prince les principes de l’attaque et de la défense des places ; je les ai extraits de divers auteurs, pour les réduire en meilleur ordre travail que je ne regretterai point, pour peu qu’il soit, comme je l’espère, de quelque utilité à ma patrie.
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ÉPITRE DÉDICATOIRE A L’EMPEREUR VALENTINIEN.