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LIVRE TROISIÈME.
CHAPITRE PREMIER.
Des armées.

Le premier livre traite des levées et des exercices des nouveaux soldats ; dans le second, on a développé l’ordonnance de la légion et la discipline des troupes les batailles font le sujet du troisième. Il est précédé des deux autres, afin qu’arrivant par ordre aux instructions qui suivent sur la science des combats, et sur les moyens de parvenir à la victoire ; on puisse les entendre plus aisément, et en tirer plus de fruit.

On appelle armée un certain nombre de légions et de troupes auxiliaires, infanterie et cavalerie, réunies pour des expéditions militaires.

Les maîtres de l’art veulent que ce nombre soit borné. En réfléchissant sur les défaites de Xerxès, de Darius, de Mithridate et d’autres rois qui avaient armé des peuples entiers, on voit évidemment que ces prodigieuses armées ont moins succombé sous la valeur de leurs ennemis, que sous leur multitude. En effet, une armée trop nombreuse est exposée à bien des inconvéniens, elle marche toujours fort lentement, et comme ce ne peut être que sur des colonnes extrêmement longues, les ennemis peuvent la harceler et l’incommoder, même avec fort peu de monde. Lorsqu’il faut aller par des chemins difficiles, ou passer des rivières, les bagages, par leur lenteur, rendent les marches embarrassées et dangereuses. On ne trouve jamais qu’avec une peine infinie du fourrage pour une si grande quantité de chevaux et d’autres bêtes de charge ; quelques soins que l’ori prenne pour faire provision de vivres, ils manquent d’autant ptus vite qu’on les distribue à plus de bouches, et la disette, tant à craindre dans toute expédition, ruine bientôt cette grande armée. Quelquefois même une trop grande multitude trouve à peine assez d’eau ; enfin si, par malheur votre armée vient à être mise en fuite, il faut nécessairement qu’on tue bien du monde, et ce que vous sauverez de troupes en remportera une impression de frayeur qui les épouvantera pour une seconde action.

C’est pourquoi nos anciens, instruits