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armées romaines, et qui commande à toute la légion. Les images de l’empereur, que l’on révère comme des choses sacrées, sont aussi sous la garde de cette cohorte. Elle est de mille cent cinq fantassins, et de cent trente-deux cavaliers cuirassés, et s’appelle cohorte milliaire ; c’est la tête de toute la légion ; c’est aussi par elle qu’on commence à former la première ligne, quand on met la légion en bataille. La seconde cohorte contient cinq cent cinquante-cinq fantassins et soixante-dix cavaliers, et s’appelle cohorte de cinq cents, comme les autres suivantes. La troisième contient le même nombre de fantassins et de cavaliers que la seconde ; mais on la compose ordinairement de soldats vigoureux, parce qu’elle occupe le centre de la première ligne. La quatrième cohorte est, comme la précédente, de même nombre de fantassins et cavaliers. La cinquième est égale à la précédente, mais elle demande de braves gens, parce qu’elle ferme la gauche, de même que la première termine la droite : ces cinq cohortes forment donc la première d ligne. On compte cinq cent cinquante-cinq fantassins et soixante-six cavaliers dans la sixième cohorte, qui doit être composée de la fleur de la jeunesse, parce qu’elle est placée en seconde ligne derrière la première cohorte, qui a en dépôt l’aigle et les images de l’empereur. La septième est du même nombre d’hommes, fantassins et cavaliers : la huitième aussi ; mais elle doit être composée de soldats d’élite, parce qu’elle occupe le centre de la deuxième ligne. La neuvième est égale aux autres il en est de même de la dixième, et on la compose ordinairement de bons soldats, parce qu’elle forme la gauche de la seconde ligne. Ces dix cohortes font une légion complète de six mille cent fantassins et de sept cent vingt-six cavaliers : elle ne doit jamais avoir moins de combattans ; mais quelquefois on la fait plus forte, en y créant plus d’une cohorte milliaire.


CHAPITRE VII.
Noms des grades et des officiers de la légion.

Voyons à présent comment la légion, sur le pied qu’elle se trouve aujourd’hui, est composée en principaux soldats, ou, pour me servir du terme propre, en officiers. Le grand tribun est créé, par un brevet de l’empereur le petit tribun le devient par ses services. Le nom de tribun vient de tribu, parce qu’ils commandent les soldats que Romulus leva par tribus. On appelle ordinaires, des officiers supérieurs qui, dans une bataille, mènent les ordres ou certaines divisions : ceux qu’Auguste leur joignit se nomment augustaliens ; et l’on appelle flaviens ceux que Flave-Vespasien ajouta aux légions pour doubler les augustaliens. Les porte-aigles et les porte-images sont ceux qui portent les aigles et les images de l’empereur les optionnaires sont des lieutenans d’officiers plus élevés qui se les associent par une espèce d’adoption pour faire leur service, en cas de maladie ou d’absence ; les porte-enseignes sont ceux qui portaient les enseignes, et qu’à présent on nomme dragonnaires. On appelle tessères ceux qui portent le mot ou l’ordre aux chambrées. Ceux qui combattent à la tête des enseignes portent encore le nom de campigeni, parce qu’ils font naître pour ainsi dire dans le camp la discipline et la valeur, par l’exemple qu’ils en donnent. De meta, borne, on nomme metatores ceux qui précédent l’armée pour