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ÉPITRE DÉDICATOIRE A L’EMPEREUR VALENTINIEN.


C’est un ancien usage de dédier au prince qui gouverne ce qu’on écrit sur les beaux-arts ; qui pourrait, après Dieu, leur accorder une protection plus utile ? Il convient donc que le maître sache plus de choses, et de meilleures qu’aucun de ses sujets, puisque ses connaissances peuvent contribuer au bien public. Aussi, nos meilleurs princes reçurent-ils favorablement, à l’exemple d’Auguste, la noble hardiesse des auteurs qui leur dédiaient leurs ouvrages, et augmentèrent ainsi les talens en les favorisant.

Séduit par ces exemples et par le seul droit qu’a tout écrivain d’attendre encore plus d’indulgence du meilleur des princes, je cherche à me dérober à moi-même combien je suis inférieur aux anciens écrivains que j’ose imiter.

Au reste, le sujet que je traite exige moins de pénétration et d’élégance que d’exactitude et de fidélité, puisqu’il n’est question que de rassembler sous un point de vue des préceptes et des exemples militaires répandus dans divers auteurs.

Puissé-je être de quelque utilité à nos Romains en leur rappelant par ordre quel était l’ancien usage sur le choix et l’exercice des soldats ! Cet ouvrage, qui n’aura rien de nouveau pour vous, grand prince, vous prouvera seulement combien les justes mesures que vous prenez pour le salut de la république sont les mêmes qui l’ont conservée sous, ses fondateurs ; vous y reconnaîtrez ces grandes maximes que vous croyez, avec raison, inséparables d’un bon gouvernement.