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Après avoir massacré des milliers de citoyens romains, il leva des troupes. contre la république, et c’est à votre instigation qu’il ravagea vos terres et pilla la province. Et de qui pensiez-vous donc être vainqueurs ? Moi détruit, ignoriez-vous qu’il restait au peuple romain dix légions, capables non-seulement de vous résister, mais même d’escalader le ciel ?… »


Le prologue du huitième livre de la Guerre des Gaules, dans lequel Hirtius rend compte des motifs qui le décident à continuer les Commentaires, devrait faire admettre qu’il est aussi l’auteur des livres que nous avons sur la guerre d’Égypte, d’Afrique et d’Espagne, si les anciens eux-mêmes ne les eussent attribués tantôt à Oppius et tantôt à Julius Celsus. Les noms de Hirtius et d’Oppius préviennent également le lecteur en faveur de ces livres. Le premier, qui remplit la charge de consul à la tête des armées, était bien capable de décrire des actions militaires ; Oppius, l’ami le plus intime de César, possédait les meilleurs documens sur la vie de ce grand capitaine qui s’était fait un plaisir de lui adresser les relations les plus authentiques de ses campagnes, et de lui confier même tous ses secrets. Il est au moins probable que l’un ayant fourni à l’autre les Mémoires relatifs à ces guerres, tous deux ont passé long-temps pour les auteurs des livres dont nous parlons, jusqu’à ce qu’un Julius Celsus, quelques siècles plus tard, se chargea du soin de les revoir, et les altéra. Quoi qu’il en soit, il devient incontestable que les opérations militaires qui sont exposées dans ces livres n’ont pu être écrites que par un témoin oculaire, ou par des contemporains aussi bien instruits que l’étaient Hirtius et Oppius.