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celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs, et obéissant toujours aux impressions qu’il en reçoit, il se précipite, se modère, ou s’arrête ; c’est une créature qui renonce à son être, pour n’exister que pour la volonté d’un autre, qui sait même la prévenir ; qui par la promptitude et la précision de ses mouvements, l’exprime et l’exécute ; qui sent autant qu’on le désire, et ne se rend qu’autant qu’on veut ; qui, se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s’excède, et même meurt pour mieux obéir. » Que dire après un tableau si succinct et si exact en même temps ? Rien qui ne pût l’obscurcir ; et il devrait nous faire comprendre toute l’importance que l’on doit attacher au perfectionnement des qualités naturelles qu’on peut lui donner par les soins réguliers, par le choix des types reproducteurs, réunissant le plus grand nombre de qualités qu’ils pourront transmettre à leur progéniture.


I

DE LA TÊTE.


Définition. — Formée par la réunion d’un certain nombre d’organes, la tête est une des parties dont l’examen est de la plus grande importance dans le choix du cheval et dans la détermination des races ; c’est la partie du corps qui offre le plus de ressources au physiologiste, pour juger non-seulement du degré de noblesse des individus, mais encore de leur énergie, de leur intelligence et de leur caractère. Le cheval n’a-t-il pas sa physionomie ? n’a-t-il pas l’expression de ses yeux, celle de sa face, la configuration générale de sa tête, pour nous guider dans l’étude que nous voulons faire de ses facultés, et dans l’appréciation de ses qualités