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plus légère encore, qui seront lourds à la main, difficiles à ramener et à manier.

Il est pourtant de bons chevaux qui sont durs à la main ; mais cela provient de la dureté des barres ; un cheval de sang nommé Aukaly avait, d’après M. Mauri, les barres insensibles au point qu’on était obligé d’agir de toute sa force pour le retenir quand il était lancé.

Certaines particularités relatives à la langue peuvent aussi influer sur le plus ou moins de poids que semble offrir la tête à la main du cavalier : tel est celle, par exemple, d’une langue volumineuse, au point d’empêcher l’appui du mors sur les barres.

En somme, la tête grosse ne serait pas défectueuse au superlatif ; mais elle l’est quand à cette conformation se joint celle de la tête grasse, qui indique la mollesse des individus qui en sont pourvus et le caractère de leur naissance.

Tête grasse. — Toujours détestable, en ce qu’elle est toujours l’attribut des races grossières et des tempéraments lymphatiques : le flamand, le comtois, etc., etc. Elle a aussi une physionomie qui n’a rien d’attrayant. L’aspect superficiel de la face est uniforme et lisse, point de saillies, point de cavités ; les oreilles sont le plus souvent insensibles et presque toujours immobiles, pendantes ; les yeux sont noyés dans un magma celluleux mou et infiltré et apparaissent petits. Ces animaux qui font ordinairement des services extraordinaires, sont aussi souvent exposés à toutes les maladies privilégiées du tempérament qu’ils possèdent (morve, farcin, eaux-aux-jambes, etc., etc). On devrait apporter dans leur production des améliorations importantes ; car les animaux, à cause de leur force et de leur taille gigantesque, seraient appelés dès-lors à rendre de grands services à l’industrie et à l’agriculture.