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tre et produit une occlusion partielle ; aussi, leur vitesse aux grandes allures est-elle plus bornée, et la moindre course les essouffle ; au travail lent, ils sont pourtant très rudes, ils résistent aux fatigues, sont sobres, ce qui est sans doute dû à leur grande rusticité.

D’après ce qui vient d’être dit, on pourrait presque dire, avec M. Richard, que le fonds et la vitesse dépendent beaucoup de la capacité et de la dilatabilité des ouvertures nasales. Si on les rétrécit par la pensée, on voit le fonds et la vitesse disparaître en même temps. Cela s’explique : les poumons sont la base fondamentale de l’action. Si par le rétrécissement des naseaux, ils ne reçoivent pas la quantité d’air indispensable à leur travail dans les grandes allures, l’animal ne peut pas les exécuter, ou ne le fera que pendant un très court intervalle : le sang n’étant pas élaboré comme il convient dans ce cas, à défaut de la quantité d’air nécessaire au foyer de sa vivification.

Pour donner une explication pratique à cette opinion, on peut faire l’expérience suivante : que par un procédé quelconque on empêche la dilatation des naseaux d’un cheval déjà éprouvé, il n’aura ni le fonds ni la vitesse qu’on lui connaît ; il les reprendra immédiatement, si on fait cesser la cause de ce changement subit. Mais si l’ouverture des naseaux nous conduit à juger du fonds et de la vitesse du cheval, il n’en est pas de même des autres animaux. Le genre cheval (equus) est le seul qui ne puisse pas respirer par la bouche, à cause d’une disposition particulière du voile du palais et de l’épiglotte. Il en résulte, pour lui seulement, que les naseaux sont l’unique passage de l’air respiré, et qu’ils doivent être grands et dilatables en raison de la capacité des poumons.

Pour l’homme ou les autres animaux, le plus ou moins