CHAPITRE PREMIER.
La Renaissance des Lettres belges et la « Jeune Belgique ».
Nous avons suivi l’évolution des idées au point de vue littéraire depuis 1815 jusqu’en 1880. Le rationalisme utilitaire du caractère belge fut hostile durant toute cette période à l’évolution de notre littérature et empêcha la formation d’un milieu favorable à nos écrivains.
En 1880 une petite révolution éclata et en moins de deux ans cette guerre civile va remplacer le règne de la littérature académique et professorale par celui d’une littérature vivante, nouvelle et artiste. Selon le mot de Chateaubriand, quand cette révolution éclata, elle était déjà finie ; elle se fit brusquement, par la force des choses et par celle de la nouvelle génération, dont les jeunes esprits furent rassemblés, exhortés et guidés par un chef unique, Max Waller.
Toute l’œuvre, toute la vie de Max Waller est dans la revue qu’il créa, qu’il soutint et qu’il conduisit à la victoire. C’est en effet par les revues que se fit
