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LES HEURES MAUVAISES

crète, qui puisse donner un peu d’espérance…

Silencieux, papa songe à ceux qu’il va laisser derrière lui, aux maladies possibles, aux inquiétudes, aux longs jours sans nouvelles, à toutes les choses obscures de l’avenir, au revoir trop lointain et toujours douteux. Silencieuse et plus torturée, maman pense aux accidents de la mer, aux tueries, aux maladies rongeuses et épuisantes, aux fièvres, aux pays mangeurs d’hommes, à toutes les horreurs possibles ; et tout se termine par la vision d’un monsieur en uniforme qui vient annoncer, avec beaucoup de ménagements, qu’un officier de plus ne reviendra pas du pays jaune. Et le vent qui hurle a l’air de ricaner : « Tu as raison. »

Une petite voix tinte tout proche :

— Heureusement, n’est-ce pas, que le bon Dieu est partout ?