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de vous les rendre utiles ; il faudra faire des frais pour plaire, il faudra vous étudier à obtenir l’approbation des personnes à qui vous serez présenté. Celles qui auraient recherché l’amitié du comte de Las Cisternas n’auront aucun intérêt à découvrir Le mérite ou à supporter patiemment les défauts d’Alphonso d’Alvarada : en conséquence, lorsque vous vous verrez réellement goûté, vous pourrez sans crainte l’attribuer à vos bonnes qualités et non à votre rang, et la distinction dont vous serez l’objet sera infiniment plus flatteuse. De plus, l’élévation de votre naissance ne vous permettrait pas de vous mêler aux classes inférieures de la société, que vous pourrez maintenant fréquenter ; et, à mon avis, vous devez en retirer de grands avantages. Ne vous bornez pas à voir les gens les plus considérables de chaque pays où vous passez : examinez les usages et les mœurs de la multitude ; entrez dans les chaumières, et, en observant comment sont traités les vassaux des étrangers, apprenez à diminuer les charges et à augmenter le bien-être des vôtres. Suivant moi, parmi les bénéfices qu’un jeune homme appelé à jouir du pouvoir et de la fortune peut retirer de ses voyages, il ne doit pas considérer comme un des moins réels l’occasion de se mêler aux basses classes, et de voir par ses yeux les souffrances du peuple. »

« Pardonnez-moi, Lorenzo, de vous ennuyer de ces détails ; les liens étroits qui nous unissent maintenant font que je tiens à vous instruire de toutes les particularités qui me concernent ; et dans ma crainte d’omettre la moindre circonstance qui peut vous donner une idée favorable de votre sœur et de moi, il est bien possible que j’en relate plus d’une que vous trouverez dénuée d’intérêt.

« Je suivis le conseil du duc, et bientôt la sagesse