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études à l’université d’Alcala, et qu’il profita du Guzman d’Alfarache, qui parut dans l’intervalle, pour l’augmenter considérablement. Il ne trouva rien de mieux, en terminant la première partie de son roman, que d’annoncer le mariage de son héroïne avec le héros de Mateo Aleman. Heureusement qu’il s’en tint à cette première partie, et que la seconde ne vit jamais le jour. L’auteur prétend que son récit, sauf le cadre romanesque, est une véritable histoire, et l’on suppose qu’il a voulu écrire son autobiographie. Quoi qu’il en soit, la Picara Justina est un des plus mauvais livres de la littérature espagnole. Boileau ne l’aurait pas traitée autrement que Cervantes.


Poyo (Damian Salustio del), auteur de quelques comédies qui eurent beaucoup de vogue. On a de lui un manuscrit dont les généalogistes espagnols font le plus grand cas : « Discurso de la casa de Guzman, y su origen, y de otras antiguedades, por Damian Salustio del Poyo, en satisfaccion de una carta de Francisco Perez Ferrer que censuró una comedia que havia escrito. » Dans ce traité apologétique, à propos d’une comédie trop vivement censurée, Poyo retrace les origines des maisons de Toral et de Medina Sidonia. Il était sous le patronage de la famille de Guzman. Voici en quels termes flatteurs Agustin de Rojas a rendu hommage à ses talents dramatiques, dans la huitième pièce de vers de son « Voyage amusant : »

Y entre muchos uno queda:
Damian Salustio del Poyo,
Que no ha compuesto comedia
Que no mereciese estar
Con letras de oro impresa,