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gonaise, soutient avec Nicolas Antonio qu’Artieda était de Saragosse et non de Valence. D’après l’annaliste Zurita, la famille Artieda était une des plus anciennes de l’Aragon : un de ses membres se rendit célèbre dès le treizième siècle, sous Pierre III, dit le Grand : un autre, paraît-il, aurait acquis quelque réputation sur la fin du neuvième siècle. Sans nous engager dans ces hautes recherches généalogiques, nous pensons avec Latasa qu’en supposant qu’il fut né à Valence de parents aragonais, Andrés Rey de Artieda appartient de fait à l’Aragon. Son éducation fut brillante, et son application à l’étude extraordinaire, comme la précocité de ses talents. À l’âge de quatorze ans, il était bachelier en philosophie, et sa réception est mémorable dans les annales de l’université de Valence (22 octobre 1565). D’après cette date, il est facile de déterminer précisément celle de sa naissance, qu’il faut placer entre 1550 et 1551, et non en 1560, suivant la conjecture de Sedano. Ses humanités achevées, Artieda alla successivement étudier la jurisprudence à Lérida et à Toulouse ; il fut reçu docteur en droit civil et canonique à l’âge de vingt ans. Il commença par suivre la carrière du barreau : mais s’étant lassé de la chicane, il entra dans l’armée, profession plus compatible avec sa naissance. Il ne cessa pas pour cela de cultiver la poésie : il s’y livra au contraire avec passion, et l’art des vers fut pour lui comme un délassement d’autres études plus sérieuses. Artieda, dans son ardeur de savoir, avait tout appris. Il savait parfaitement les mathématiques, et, d’après son propre témoignage, il professa l’astronomie avec succès en l’université de Barcelone. Il resta au service une grande partie de sa vie, et fut en activité pendant quarante-sept ans. Il paya de sa personne dans plusieurs ren-