Page:Lettre d'Ambroise Comarmond à Anatole de Barthélemy du 24 décembre 1849.pdf/1

Cette page n’a pas encore été corrigée
Lyon le 27 décembre 1849

Monsieur et très honoré collègue,

C'est avec le plus grand plaisir que j'ai appris de vos nouvelles et de celles de votre digne famille, que je n'ai point oubliée et à laquelle je vous prie d'offrir mes hommages respectueux et dévoués, je lui fais mon compliment de vivre à l'écart en dehors des pompes du pouvoir ; elle ne reconnaitrait plus le département de la Loire jadis si paisible. Tout est changé et pourri, là comme ici, toutes les villes et bourgs à ouvriers sont organisés en bandes de septembriseurs.

nous vivons au jour le jour, et l'armée seule est notre rempart contre les velléités de ses forbans. nous attendons un remaniement complet de la basse administration, tels que les instituteurs primaires, les commis de la régie, les facteurs aux lettres, les gardes champêtres et ceux qui font une propagande et rage acharnées ; sans cela aucune sécurité.

pendant près d'un an toutes mes facultés se sont portées à la politique, j'étais découragé ; mais j'ai repris le dessus et je travaille avec ardeur à ma description du musée, qui aurait déjà paru sans la pénurie de la caisse municipale que nos voraces avaient dévorée.

cependant, la dernière feuille du 1er vol. est à l'impression. je travaille d'autre part à la publication de mon cabinet mais tout cela est subordonné aux orages qui nous menacent encore ; nous sommes loin d'être arrivé au port.