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empêcher de se ruiner, on entraîne de force celui-ci d’un côté, celui-là de l’autre, on leur adresse des observations accompagnées de grands coups de poing dans les côtes. Je demande à mon voisin :

— Dis-moi, je te prie, qu’est-ce qu’ils font à présent ?

— Tu le vois bien, me répond-il, — ces princes les ont séparés parce qu’ils ont pitié d’eux, ils ne veulent pas les laisser consommer leur ruine ; en ce moment ils s’efforcent de faire entendre raison à Tchepkoun et à Bakchéï ; ils les invitent à régler leur différend à l’amiable, en se désistant de leurs prétentions réciproques.

— Comment, en se désistant ? Mais est-ce que cela est possible, quand ils ont tous deux si grande envie de la jument ? Il est clair qu’ils ne consentiront jamais à une transaction.

— Pourquoi pas ? Les Asiatiques sont des gens sérieux et positifs ; ceux-ci comprendront que ce serait une folie à eux de sacri-