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case. Pour les distinguer les unes des autres, on donne à chacune d’elles le nom de la région qu’elle arrose : c’est ainsi qu’il y a le Koï-Sou d’Andi, le Koï-Sou d’Avaria, le Koï-Sou de Korikoumou et celui de Kouzikoumou. Ces diverses rivières se réunissent pour former le fleuve appelé Soulak. Mais toutes indistinctement ont un courant très rapide et une eau très froide, surtout le Koï-Sou d’Andi au delà duquel l’ennemi cherchait un refuge. Nous tuâmes énormément de ces Tatares ; cependant un certain nombre d’entre eux réussirent à traverser la rivière ; arrivés de l’autre côté, ils se retranchèrent derrière les rochers qui bordent la rive et, dès que nous nous montrions, ils nous envoyaient des coups de fusil. Leur tir était si habilement dirigé qu’à chaque décharge ils faisaient quelque victime dans nos rangs, mais ils ménageaient leur poudre et ne la brûlaient qu’à bon escient, car ils savaient que nous avions incomparablement plus de munitions qu’eux ; aussi, quoique nous fussions tous à portée