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pendant que nous marchions, mes geôlières ne me quittaient pas des yeux ; quant à moi, je tâchais de m’orienter, je cherchais de quel côté était le midi ; j’examinais à cet effet les arbres, les extrémités des branches, l’écorce ; bref, je combinais un plan d’évasion, et hier je l’ai mis à exécution. Hier, après le dîner, je vais dans une clairière avec ces filles et je leur dis :

— Mes amies, si nous jouions ici à colin-maillard ?

Ma proposition est acceptée.

— Seulement, ajoutai-je, — au lieu d’avoir les yeux bandés, celle qui sera colin-maillard aura les mains liées derrière le dos et prendra derrière soi.

Elles consentent encore à cela.

Les choses ainsi réglées, je lie les mains derrière le dos à la première, je les attache solidement ; ensuite je vais me cacher derrière un buisson avec la seconde et je lui en fais autant ; à ses cris accourt la troisième, je la garrotte aussi sous les yeux de ses sœurs ; elles