Page:Leskov - Le Voyageur enchanté.djvu/272

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Ensuite elle soupira, baissa la tête et devint rêveuse. Elle était encore si jeune, si blanche, si bien en chair ! Et, pour la conversation, il n’y avait pas de comparaison possible entre elle et Grouchka… Cette dernière ne sortait pas de ses « émeraudes » et de ses « rubis », tandis qu’Eugénie Séménovna, c’était tout autre chose… Je compris qu’à l’égard d’une pareille femme la jalousie n’était que trop légitime.

« Oh ! me dis-je, pourvu que, quand il viendra voir le baby, il ne s’avise pas de te regarder toi-même, cet homme au cœur inassouvi ! Autrement, mal en ira à ma pauvre Grouchenka ! »

Je me faisais ces réflexions, assis dans la chambre d’enfant où Eugénie Séménovna avait ordonné à la niania de me servir du thé. Soudain j’entends sonner à la porte ; la femme de chambre accourt toute joyeuse et dit à la niania :

— Le prince est arrivé !

Mon premier mouvement fut de me lever