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allait se marier, elle me répéta sur tous les tons :

— Va à la ville, cher Ivan Sévérianovitch ; vas-y, renseigne-toi exactement sur tout ce qui le concerne et dis-le-moi sans rien déguiser.

Ses instances furent si vives et elle m’inspirait une telle pitié qu’à la fin je cédai.

« Allons, advienne que pourra, décidai-je, j’irai. Si j’apprends de mauvaises nouvelles, s’il résulte de mon enquête que le prince la trompe, je ne lui dirai pas tout, mais je verrai de quoi il retourne et je tirerai la chose au clair. »

Je me rendis à la ville sous prétexte de médicaments à acheter pour les chevaux chez les herboristes, mais, en réalité, j’avais mon plan.

Grouchka ne savait pas et il avait été formellement défendu aux domestiques de lui dire, qu’avant elle le prince avait eu à la ville une liaison avec une personne de condition, une certaine Eugénie Séménovna, fille d’un secré-