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rurent à une intervention toute-puissante :

— Grouchka ! Grounuchka ! Retiens le visiteur désiré !

Elle s’approcha et… le diable sait ce qu’elle savait faire avec ses yeux : elle me dit en me décochant un regard qui m’ensorcela :

— Ne nous fais pas affront, reste à ta place.

— Qui donc pourrait te faire affront ? répondis-je, et je me rassis.

De nouveau elle m’embrassa, c’est-à-dire que de nouveau sa bouche effleura rapidement la mienne et, comme la première fois, il me sembla sentir sur mes lèvres un poison corrosif qui me brûlait jusqu’au cœur.

Ensuite recommencèrent les chants et les danses, puis une autre tsigane vint avec du Champagne. Celle-ci n’était pas mal non plus, mais qu’était-ce en comparaison de Grouchka ! Il s’en fallait qu’elle fût moitié aussi belle. Je me contentai donc de mettre sur son plateau quelques tchetvertaks… Cela m’attira les railleries des messieurs, mais je n’y fis pas attention car je n’avais d’yeux que pour