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des souffrances de la captivité. » Mais le comte ne l’entendit pas ainsi.

— Je ne veux pas, déclara-t-il, — avoir près de moi un excommunié.

Et il ordonna à l’intendant de m’inscrire comme serf redevancier, après que j’aurais reçu une seconde fessée qui, celle-ci, me serait administrée publiquement, pour l’exemple. Ainsi fut fait : cette fois, on me fouetta conformément à la nouvelle mode, c’est-à-dire sur le perron du logis de l’intendant, en présence de toute la domesticité, et finalement on me donna un passeport. Je partis heureux comme je ne l’avais pas été depuis bien des années, c’était pour moi un immense soulagement d’avoir enfin mes papiers en règle. Je n’avais aucun projet arrêté, mais Dieu m’envoya de l’occupation.

— Quelle occupation ?

— Eh bien ! toujours dans le même genre, dans la partie des chevaux. Je me mis en route dénué de tout, ne possédant pas un grosch, mais je ne tardai pas à me faire une