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l’âme ; grand saint Nicolas ! Secourez-moi, mes chers bienfaiteurs ! » Et, d’un ton sévère, je demande aux Tatares :

— Que dois-je vous pardonner ? Pourquoi épargnerais-je votre vie ?

— Pardonne-nous, répondent-ils, — de n’avoir pas cru à ton dieu.

« Ah ! pensé-je, faut-il que je les aie épouvantés ! » et je continue mon œuvre d’intimidation.

— Eh bien ! non, vous plaisantez, mes amis ; pour rien au monde je ne vous pardonnerai votre impiété !

Après avoir prononcé ces mots en grinçant des dents, je me mis en devoir de faire partir encore une pièce d’artifice.

La fusée s’éleva en l’air jetant dans l’obscurité un éclat terrible, et creva avec un bruit sinistre…

— Dans une minute, criai-je aux Tatares, — je vous fais périr tous, si vous ne voulez pas croire à mon Dieu !

— Ne nous fais pas périr, répondirent-ils,