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— Eh bien ! dis-je, — si vous croyez que c’est un plaisir pour moi d’élever de petits Tatares !… Passe encore s’il y avait quelqu’un pour les baptiser et leur faire faire la première communion, ce serait autre chose. Mais, dans l’espèce, j’aurai beau avoir une quantité d’enfants, ce seront tous des infidèles comme vous et non des orthodoxes ; qui plus est, quand ils seront grands, ils tromperont les moujiks.

Je pris donc encore deux épouses, mais je ne voulus pas en accepter davantage, car lorsqu’on a beaucoup de femmes, toutes Tatares qu’elles sont, elles ne laissent pas de se chamailler, les païennes, et il faut toujours mettre le holà.

— Les avez-vous aimées, vos nouvelles femmes ?

— S’il vous plaît ?

— Ces nouvelles femmes qu’on vous a données, est-ce que vous les avez aimées ?

— Si je les ai aimées ?… Oui, c’est-à-dire, comment l’entendez-vous ? Ça va encore ; une de celles qui me furent données par Agachi-