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je n’en sais rien. Quand les Tatares se furent aperçus que ma femme me déplaisait, ils m’en amenèrent aussitôt une autre. Celle-ci était une petite fille, elle n’avait pas plus de treize ans… Ils me dirent : « Ivan, prends encore cette Natacha, avec elle tu t’amuseras mieux », et je la pris.

— Eh bien ! avez-vous eu, en effet, plus d’agrément avec celle-ci ? demandâmes-nous à Ivan Sévérianitch.

— Oui, répondit-il, — celle-ci était plus amusante, mais, si parfois elle m’égayait, il y avait aussi des moments où ses farces m’ennuyaient.

— Quelles farces faisait-elle donc ?

— Elle en faisait de diverses sortes, suivant ce qui lui passait par la tête… Quelquefois elle sautait sur mes genoux ; ou bien, pendant que j’étais couché, elle me décoiffait avec son pied, jetait ma tubétéïka n’importe où, et se mettait à rire. Je la menaçais, alors elle riait de plus belle et s’enfuyait avec la légèreté d’une sylphide. Il n’était pas possible