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DE M. DES ROCHES.

2.


CEluy qui d’vn clin d’œil forma la terre & londe,
Qui fait luyre ſur nous les celeſtes flambeaux,
Qui du vent de ſa voix fit les ornemens beaux,
Dont l’accord diſcordant tient les membres du monde
Voit ores par quel art vostre plume feconde
Donne vie & honneur à deus Rochers nouueaux,
Ie crains qu’il vous puniſſe auec ſes iuſtes fleaux,
Comme larron du feu de la grand’torche blonde.
Prenez donc s’il vous plaiſt vn plus digne ſuier,
Vray, acomply, ſacré, ſaint & louable obiet,
Qui fera bien en vous renaiſtre vn autre foye :
Non comme Promethé pour la terre amollir,
Ny pour vouloir vn roc parer & embellir,
Que d’vn aigle nouueau vous ne ſoiez la proye.

3.


TOut ainſi qu’Eumetis, & la docte Aſpaſie,
Ont pris des ſçauants Grecz le plus digne ornement,
Vous me voulez donner forme & entendement,
Par les excellents traitz de voſtre poeſie :
La grande Diorime à eu l’ame ſaiſie
De ce Dæmon qui va les ames transformant,
Et ſage vous allez le vice reformant
Par la ſainte raiſon, vostre guide choiſie.
Vous ſçauez plus de loix que Lycurgue & Solon :
Vous eſtes eſleue ſur le char d’Apollon