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DE M. DES ROCHES.

momens.Regardez la belle Deeffe, de qui vous portez le nom, elle a touiours vne robe changeante. Penfez que le feu ſe change inconſtamment en air, l’air en eau, l’eau en terre, laquelle perdant en fin fa peſanteur ie chäge auſsi en ſon frere pl’haut. Et no’qui no’diſons étre citoiens des Elemens, voire compoſez d’eux-mémes, pourquoy n’aiterons nous l’inconſtance, fuiuant le naturel de nos premiers parens ? IRIS. On peut bien eftre fans blâme diuers à vn autre, mais non pas a foymémes. PASI. Ie voudrois Iris m’amie, que vous peuffiéz imaginer vne perſonne, de qui toutes les parties ſe refembleroient fans aucune diuerfité : Comme aiant le poil, les yeux, le teint, & la bouche, tout d’vne couleur. Vous connoiftriez combien telle creature feroit déplaiſante a voir, au pris d’vne qui eſtant ornée de l’inconſtante varieté des couleurs, ha les cheueux dorez, le fröd blanc, le fourci brun, les yeux vers a la Fracoife, ou noirs a la Greque, ſinon bleus-celeftes, telz que le gentil Petrarque les dépaint a l’excellête Laure. Ie veis lautre iour des vers entre les mains de Philide, qui reprefentoiet toutes les beautez d’vn viſage furle pourtrait des fleurs, qui par l’inconſtance de leurs diferentes couleurs embelliſſent vn Iardin. I RI s. Les auez vous retenus Paſithée ? PAS 1. Ouy bien Iris & les diray volontiers, s’il vous plaift de les entendre. I R 15. le vous en fuplic. PAS I. Ecoutez donc.