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leu, elle me voulut commander. Pla. Les preceptes de Mariage, & les vertueux faitz des Femmes luy aprendront a vous obeir. Sev. Étant plus fine, elle pourroit me tromper. Pla. De quelle tromperie vous sçauroit elle user, qui ne fust a son dommage ? Connoissant mieux ce que vaut l’honneur, elle craindra plus la honte, qu’elle auroit en vous decevant : davantage vous sçavez que les pensées oysives, causent les volontez lascives. Et les Femmes qui s’adonnent aux bonnes lettres, ne sentent ny l’un ny l’autre. Apres avoir veu ce que les livres enseignent sans courroux & sans flaterie, (car ilz sont maistres qui monstrent franchement) elles tâchent de faire leur devoir envers leurs espoux, leurs ménages, leurs familles, leurs parens, se maintenant humbles, modestes, & officieuses envers tout ce qui leur apartient. Elles n’ont pas loisir de recevoir une affection impudique. Sev. Je le croy bien, aussi les femmes que l’on voit mal-famées par leurs fautes, n’ont point d’esprit, & ne sçavent rien que satisfaire aux deshonnestes sentimens. Mais soubz ombre de céte chasteté bien gardée les, sçavantes contredisent brusquement a leurs maris, s’ilz entreprennent quelque chose qui ne leur plaise. Pla. Moins que les autres, je vous en asseure : & qu’ainsi soit, si vous frequentez la jeunesse vous entendrez dire à toute heure, Mon Pere veut bien cecy, mais ma Mere ne le veut pas, qui toujours s’en